Daisy Dogstone,

Il me semble que c'est son nom, son nom? Humm son nom de scène alors. Une actrice, une chanteuse, une rêveuse, qui s'est produite déjà à la cours. Daisy quel nom à la fois ridicule et sensible, apportant de la poésie dans un monde de crasse et de laideur. Pauvre d'elle même.

Je n'ai pas vu ce qu'il s'est passé, enfin... personne je pense, sauf celui qui a fait ça. J'ai juste retrouvé son corps là, allongé, inerte, mit en scène pour sûr. On dit qu'elle allait à la faculté déguisée en homme pour suivre les cursus de Mathématiques et de science, on dit qu'elle savait aussi jouer du piano et réciter Shakespeare.

Ce qu'on dit pas, c'est qu'elle est morte sous le London Bridge, allongée là comme une poupée qui dort, des daffodils sur les yeux clos, un bouquet de violettes mis dans ses mains. Il y en a, ils sont pas bien quand même, parce que la pauvre enfant, aurait pu se marier dans quelques jours, avec un professeur je crois. C'est les ouïe dire, je saurais pas dire si c'est vrai.

Ma foi, pauvre Daisy.

--- Témoignage du conducteur de calèche qui la trouvé ---

Appelés tous les deux sur l'affaire, entendus par Scotland Yard, vous finissez par sortir ensemble du commissariat de police...

(les dés ne seront pas installés pour ce rp - je vais vous laisser dérouler 2 réponses chacun avant d'intervenir)
@Paul Richards & @Isaiah Blumenberg

"Elle allait s'marier, non? Allez. Avoue, l'youpin. T'étais foutrement jaloux et t'l'imaginer avec la **** d'un bon chrétien ent' les cuisses, ça t'refilait trop l'cafard."

Pas de réponse. Le jeune policier, excédé, donne un coup de matraque sur la table pour te sortir de ta torpeur d'ivrogne. Rien à faire, tu ne bouge pas. Tu renifles, le regard dans le vide. Il n'y a rien à dire. Rien.
Un inspecteur, plus âgé, fait intrusion et secoue la tête d'un air grave et fait un geste las de la main.

Tu n'es pas leur homme.

"Étiez-vous là pour la jeune demoiselle qui a été tué ? Est-ce que vous la connaissiez-vous ?"


Rompu, tu es rompu. Tout ça te donne la nausée. Tu n'as qu'une seule foutue idée en tête, voir le fond d'une bouteille. En son honneur. Ce sera ton offrande. Elle aimait le bon scotch. Bien plus que que les jonquilles et les violettes.

Tu te retournes pour faire face à l'homme qui t'a hélé, dans le couloir. Ne venait-il pas de sortir d'une salle d'interrogatoire, lui aussi? Tu titubes un peu et le dévisages, des pieds à la tête. Belle allure. Belles épaules. Joli minois. Vêtements bien coupés, distingués. Une eau de cologne dispendieuse mais subtile. Un bourgeois bien graissé, sans doute. Tu plisses des yeux. Pourquoi t'est-il familier?

Est-ce que vous la connaissiez, vous?
Un rire triste t'échappe.

Oh, Daisy.... Daisy...

Ou Dave, plutôt. Dave. C'est comme ça que tu l'avais rencontré, c'est comme ça qu'elle resterait jamais, dans ta mémoire. C'est comme ça que l'avait connue. Un beau jeune homme, acoquiné avec d'autres canailles de son âge, d'autres étudiants en mathématiques ou de sciences complètement ivres, fêtards et bruyants, dans une taverne du port. Un joli doigté de piano, une certaine timidité qui n'avait rien à voir avec les badauds habituels du lieu, des traits délicats... Un regard de trop. Il ne t'en avait fallu pas moins pour l'intercepter, plein de désir, dans le fond du ruelle avoisinante, certain que le damoiseau avait une attirance réciproque..

Avant de te rendre compte de ta méprise.
Quelle gêne... Tu étais fichu, Isaiah. Fichu! Mortifié, tu avais cru qu'elle appellerait la police... avant qu'elle n'éclate de rire et te donne une accolade.

Et Dave... Enfin, Daisy - peu importe! -  était devenue ton amie.
Ton compagnon de beuverie, lorsqu'elle enfilait sa veste de tweed et glissait ses longs cheveux soyeux, épinglés, sous sa casquette. Ta collègue, au cabaret où elle chantait. Et une deuxième paire de mains habiles, pour entonner tous les airs de piano endiablés qui vous passaient par la tête.

Dave. Qui te parlait de mathématiques et de chimie avec un sérieux qui te décoiffait. Daisy, qui te parlait, les joues toutes roses de Paul, le beau professeur  ténébreux de mathématiques. Et surtout, de Charles, le nouveau professeur de chimie, qui lui aussi avait vu au travers du subterfuge et qui lui promettait la bague au doigt.

Tu avances d'un pas, le regard rivé sur l'autre homme. Devrais-tu répondre? L'envoyer promener et retourner boire?

Ton regard s'illumine enfin.

"Vous êtes son professeur de mathématiques."

Tu hésites, un moment.

"Je n'ai rien à voir là-dedans. Da... ce n'était que mon ami. Simplement une amie."

Dans la rue devant Scotland Yard, les marchands ambulants passent, s'arrêtent, déchargent des caisses, et les nobliaux ajustant leurs couvre chef, passent sans trop les regarder. Le temps est gris comme souvent, mais la pluie ne tombe pas encore, ça sera pour la nuit certainement, après tous les pavés sont encore humides de la dernière averse.

Sur la gauche des hommes, un vendeur déambule, il ne propose par le journal lui, il ne propose pas de la nourriture non plus, un panier en osier attaché par une ceinture de cuir autour de son coup, il porte des bouquets.

- Une violette, qui veut mes violettes ?