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    Le Loup, la Renarde et le Blaireau | Earnest & Lucy
     :: London :: North London

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    Invité

    Anonymous
    Invité
    Jeu 6 Juil - 17:47


    Le Loup, la Renarde & le Blaireau
    feat Earnest Wilde

    3 juillet 1989 Sortir était un effort qu’elle n’effectuait que lorsqu’il lui était imposé. Le soleil avait-il toujours brillé de cette façon ? Juillet annonçait de nouvelles chaleurs, des jours brûlants où l’on rechercherait la fraîcheur de l’air préservé derrière les grosses pierres des massives demeures de campagne et pourtant, des nuages sombres rôdaient au-dessus de sa tête, menaçants, la lourdeur de l’air se faisant perceptible par cette odeur familière annonçant le déchirement probable des cieux en des zébrures aveuglantes. Aurait-elle su cela, elle aurait pris quelques précautions avant de quitter la demeure des Russel. Elle ne portait plus le noir. On avait certainement fini par dissimuler à son insu ses robes et ses chapeaux de cette sombre couleur pour mieux l’orienter vers des tons qui la laissait plus accessible aux sociabilisations diverses auxquelles elle se devait de participer, malgré son air morne et sa mine fatiguée. Ainsi, faute de pouvoir se vêtir à la manière d’un corbeau, elle avait adopté diverses couleurs sombres, tel le violet, le bleu marine et le rouge bordeaux. Passant le seuil du domicile des Russel, on l’encourageait, en ce jour, à se rendre chez la modiste pour mieux pouvoir profiter de l’achat de quelques tenues pour aborder la saison de la chasse qui ne tarderait à reprendre, à la campagne. Et puis, il fallait là encore réadapter sa garde-robe tant en raison de sa triste monochromie que de la taille qui était désormais un peu trop saillante. Vivre impliquait de sortir de sa léthargie et de son apathie. Alors, Lucy avait fait honneur à la maison qui la recueillait, du mieux qu’elle le pouvait, tâchant de manger un peu à chaque repas, de plus en plus.

    Ainsi, elle avait passé de longues heures dans la petite boutique, entourée de tissus aussi variés que nombreux, laissant la propriétaire des lieux lui vendre non pas une mais six toilettes d’un riche tissu, différentes dans leurs couleurs ou dans la praticité de leur coupe. La réputation de la jeune demoiselle n’était plus à faire. Ses richesses dépassaient l’entendement et Londres tout entière la savait héritière tant qu’un homme ne saurait se déclarer pour reprendre la fortune familiale. L’argent était, pour l’heure, difficilement accessible, mais entre les mains consciencieuses de son tuteur, le duc de Bedford. Sa dot entière et inconsidérable lui avait été remise par confiance ainsi qu’une coquette somme estimée pour entretenir la riche demoiselle et ses besoins nobliaux. Quittant l’échoppe, elle soupira longuement, attendant que la femme de chambre qui l’accompagnait ne parvienne à alpaguer un fiacre. C’était une journée ordinaire, en somme. Une journée comme toute autre…

    « Oh, lady Campbell… Vous ici, quel hasard. » Haussant les sourcils, elle ne tarda pas à effacer la surprise de son visage pour le laisser retrouver une expression des plus neutres. Sir Walter était un parlementaire dans l’air du temps. Disait-on que ses volontés de réformes pourraient séduire l’assemblée et qu’il cherchait une possibilité d’intégrer la chambre des lords en se faisant anoblir pour de bon. Et pour cela, il cherchait un parti qui lui permettrait d’intégrer les hautes sphères. Il n’avait pas tardé à faire de la jeune demoiselle une proie. « En est-ce vraiment un ? » « Plait-il ? » « De hasard. » La répartie de la demoiselle sembla le prendre de court. Elle n’en était pas à sa première fois, pourtant. Il avait dû supporter ses sarcasmes et son ton mordant durant les rares mondanités où ils s’étaient croisés, jusqu’à sous le toit qui la logeait où il avait voulu pousser le vice en une visite de courtoisie, équipé de ces fleurs nauséabonde et lui offrant quelques vers qui eurent pour effet d’achever le peu de considération qu’elle pouvait avoir pour lui.

    « Si vous voulez m’excuser, je me dois de rentrer, ma tutrice m’attend… » « Permettez que je vous accompagne ? Je me rendais justement dans cette direction… Je n’ai guère vu lady Bedford depuis longtemps… » « Et je suis certaine qu’elle s’en porte à merveilles. Excusez-moi… » Elle tenta de se défaire de sa présence en la contournant mais l’homme suivit son écart pour mieux se planter à nouveau devant elle. « Sir Walter, ne me forcez pas à me répéter, vous ne souhaitez nullement que je raconte dans les salons les tourments que vous m’infligez… » « Allons, allons, douce Lucy… Pas à moi. Ne voyez-vous pas que je vous rends service ? A demeurer trop longtemps célibataire, il ne vous restera plus aucun choix. Vous ignorez tout de moi. Permettez donc que je vous fasse la cour… Vous n’en demeurerez plus une brebis égarée… » L’homme s’était saisi de sa main, et le léger mouvement de recul ne fut pas suffisant pour lui permettre de lui faire lâcher prise. Elle ne pouvait décemment pas risquer le scandale en pleine rue, c’était une bêtise sans nom. Sa réputation était en jeu et sur deux plans. A se débattre en montrant les dents, elle risquait de se voir affublée d’une sinistre réputation… A ne pas agir, les gens parleraient de cette main doucement maintenue dans les griffes de ce blaireau insatiable. Incapable de prendre une décision, il semblait que quelqu’un devrait le faire pour elle… Et ce n’était pas le cas de sa femme de chambre qui manquait l’intégralité de la scène, tâchant de convaincre un fiacre de s’arrêter.
     

    PRETTYGIRL

    Invité

    Anonymous
    Invité
    Jeu 6 Juil - 21:54
    Il sort souvent, quotidiennement même. Il ne supporte pas le taudis dans lequel il héberge. Ce n'est pas une demeure des plus inconfortables, loin de là. C'est juste... Un rappel constant du manque d'importance du Capitaine. Sa classe sociale renvoyée en pleine figure. En a-t-il honte ? C'est peu évident à comprendre. Il est fier de ses gênes, de son père, de ce que celui-ci a construit pour lui offrir un avenir -ou du moins, avancer en tant que père- mais... Earnest le sait, il devrait être fier. Ne pas se laisser ronger par des choses aussi grotesques que... Cela. Pourtant il côtoie des gens dit "important", enfin "important" dans leur titre de noblesse et leur richesse mais qu'elle est leur contribution ? Si ce n'est étaler leur possession sans la moindre complaisance. Il déteste les gens ainsi. Cela ressemble à Swan, ce comportement. Ce dernier a un bon fond, du moins il n'est pas foncièrement mauvais. Juste égocentré mais le narcissisme n'a jamais tué personne. Personne à part Narcisse lui-même mais c'est la seule exception connue. C'est en déambulant dans les rues, qu'Earnest garde la tête basse. Il contemple le sol sans vraiment le regarder. Il pense, à quoi ? Il ne saurait pas vraiment répondre. Il pense à un passé révolu et ses rêves qui ne sont plus. Il a abandonné trop vite. Il les a abandonnés trop vite. Il a fait la guerre, il est vrai. Alors qui peut le qualifier de lâche ? Cela dépend du point de vue, pense Earnest. Il soupire, lasse. Pourquoi est-il déprimé en ce jour ? Ce n'est pas une journée si différente des autres. Il a vu le temps passé défilé depuis le matin mais il n'a rien fait. Il n'a pas fait de grasse matinée aujourd'hui, ni lu un bon livre au coin du feu. Il a juste marché pour se vider la tête mais cela s'est empiré, plus il se balade seul, plus il réfléchit à des choses dont il ne veut guère se remémorer. 

    Il se souvient de Fox, toujours partant pour les fêtes. Et moins pour étudier, certes. Un sourire sur ses lèvres, une remarque déplacée mais personne n'a jamais pu lui en vouloir. Parce que c'est juste... Charles. Dixit Fox. Il se souvient de ses cheveux roux toujours coiffés à la grosso modo. Le Renard balaye sa mèche de la main et c'est terminé, sa coupe était juste parfaite d'après Fox. Earnest sourit, il comprend mieux pourquoi il est si attristé. Fox lui manque. Mais celui-ci est mort. Il le sait. Franchement, qui ne le sait pas ? Il se demande un peu ce qu'est devenu sa petite soeur. Leur renarde, à eux... Quatre. Non, ils ne sont plus que trois. Ils ont tous les trois promis de la protéger, et Earnest, lui, il ne l'a plus vu depuis l'enterrement. Il a préféré le front de la guerre que protéger la soeur de celui qu'il considère comme un frère. Quelle hypocrisie. C'est plus simple d'attaquer que de protéger. Il peut affirmer cela par expérience. 

    Il entend des voix, il n'a pas eu conscience d'avoir marché si loin. Il secoue sa tête légèrement afin de reprendre contenance. Un haussement de ton se fait. Earnest cherche du regard, intrigué, les personnes responsables du peu d'animation dans cette ruelle. Etant donné qu'il n'y a que lui et un couple, en plus d'une femme, sûrement une domestique, essayant d'arrêter un fiacre un peu plus loin que la paire de jeunes gens, les responsables ne sont pas difficiles à trouver.

    Il allait juste passer comme si de rien était, les problèmes des deux époux ne le regardent absolument pas. Alors qu'il allait partir, prenant la gauche à l'intersection, il s'arrête net aux paroles du jeune homme. Un mot précisément attire son intention, le paralysant. Le doux nom de "Lucy". Foxy... Sa renarde. Il comprend, elle est importunée par ce malotru. Peut-il juste revenir comme une fleur après l'avoir délaissé ? Rhoo mais là n'est pas la question ! C'est le cadet des soucis de Lucy en ce moment. Il fait demi tour, et sachant que le jeune homme, trop concentré à importuner la jeune femme, n'a clairement pas vu Earnest passé juste à côté d'eux. Cela l'arrange en soi. Il peut simplement faire demi tour et s'écrier.

    -Lady Campbell, vous voilà ! Enfin je vous retrouve ! Je vous ai cherché partout, votre absence m'a fort inquiété. 

    Il avance vers la jeune demoiselle, retirant délicatement ses mains de celle du jeune homme trop entreprenant. Ignorant le noble, il s'adresse une nouvelle fois à la demoiselle.

    -Je suis désolé de n'avoir pu être là plus tôt, pour vous...

    Cela n'a rien à voir avec le faux "rendez-vous" inventé il y a tout juste quelques secondes. Non, cela remonte à plus loin. Il s'excuse de ne pas avoir été là pour l'aider à faire son deuil, de ne pas avoir quitté l'armée pour lui faire savoir qu'elle n'est plus seule, qu'elle ne l'a jamais été. Peut-être même a-t-elle oublié qui il était ? Il reconnait les traits de son Charles dans ceux de la renarde. Ses yeux reflète un regret qu'il ne peut avouer en ces lieux. 

    -Voudriez-vous aller dans un endroit plus... Respectable ?

    Dit-il faisant fortement allusion à cet homme qui pollue leur air. D'ailleurs à chaque fois que Sir Walter essaye de reprendre sa place, Earnest ayant un bon instinct esquive en entraînant Lucy avec lui afin que le regard de la Belle ne croise plus celui du blaireau, le corps de l'ancien officier faisant obstruction.

    Invité

    Anonymous
    Invité
    Ven 7 Juil - 20:33


    Le Loup, la Renarde & le Blaireau
    feat Earnest Wilde

    3 juillet 1989 Elle méprisait ce sinistre personnage, cet animal mal avisé qui osait poser sur elle ses vilaines pattes pleines de vices et d’ambition. Elle mourrait d’envie de grogner, de lui exprimer tout son mépris pour son genre qu’elle haïssait, pour ces manières qu’elle blâmait. La douce demoiselle n’était rien de plus qu’une proie évidente, facile, que les chasseurs ne pouvaient qu’espérer obtenir comme ultime trophée sur leur tableau de chasse. Mais la Renarde était rusée, agile, et savait, jusque-là, se défaire de bien des emprises et des pièges, savamment conseillée par des proches qui ne souhaitaient que son bien. Où étaient-ils tous, en cet instant critique… ?

    Lady Campbell ! Elle sursauta, l’interpellation manquant de lui arracher un cri tant elle était inattendue. Qui donc pouvait ainsi se permettre telle chose, au beau milieu de la rue, sans craindre pour une réputation entachée ? Qui donc oserait agir ainsi ? Je vous retrouve enfin… Quoi ? Captant finalement le regard de l’homme qui s’avançait vers elle d’un pas assuré, elle haussa les sourcils, trop surprise pour réagir autrement. Et pourtant, malgré le temps passé, malgré les ans, elle reconnut ces traits qu’elle avait bien cru ne jamais revoir. L’an passé, quelques semaines après son arrivée à Londres, elle avait reçu la visite de l’un des amis de son frère. Hawk. Le Faucon. Et d’un regard, elle sut reconnaître le Loup qui sommeillait en cet homme, protecteur vis-à-vis de la jeune Renarde, montrant les crocs pour elle.

    Se laissant faire, entièrement, elle cilla, surprise tant de le voir ici que de s’interposer de la sorte entre elle et celui qui menaçait de l’abattre en pleine course effrénée. Elle sentit le blaireau qu'était sir Walter déstabilisée, relâchant l’étreinte autour de sa main pour mieux la libérer, le loup préférant s’en emparer de lui-même. Et elle ne chercha pas à s’en défaire, lisant dans ses yeux les bonnes intentions de celui qui se présentait en sauveur à son égard. Je suis désolé de n’avoir pu être là, pour vous. Il donnait le change comme personne, comme s’il était celui qu’elle attendait durant tout ce temps, plus que le fiacre qui tardait à s’approcher du trottoir pour lui permettre de s’échapper pour de bon. Et pourtant, ses mots, la rousse les comprirent. Elle ne se souvenait pas de son prénom. Elle ne se souvenait pas de son nom, de son rang, si ce n’était qu’il avait toujours semblé détonner de la joyeuse bande dans laquelle elle avait cherché à s’inviter car n’étant pas destiné à siéger sur un domaine à l’avenir. Il était différent à bien des égards, mais aujourd’hui, il était là au bon moment au bon endroit pour elle. « Ce n’est rien… » Non, ce n’était pas rien. Mais la situation ne permettait pas un approfondissement de la conversation.

    Acquiesçant d’un signe de tête devant sa proposition, elle chercha à laisser son visage s’ouvrir davantage, quoique toujours incapable de sourire. « N’est-ce pas pour cela que vous êtes là ? » Jouer la carte de ce rendez-vous tout en venant la noyer de sous-entendus qu’ils ne pouvaient comprendre que l’un et l’autre. Car oui, il aurait pu passer son chemin, quand bien même il l’avait reconnue. Au lieu de cela, il avait accompli un rôle qui échappait encore à la demoiselle mais qu’elle ne pouvait que saluer. Prenant son bras avec certitude, elle n’adressa pas même un regard au blaireau. « Bonne journée, sir Walter. » Il ne méritait pas davantage. C'était même déjà bien trop, compte tenu de son comportement répugnant. Il sembla vouloir protester, rappeler à la jeune femme que son affirmation précédente n'impliquait en rien un rendez-vous mais il sembla soudainement sans voix. Suivant le pas de l’homme à ses côtés, elle prit une profonde inspiration, cherchant même à ravaler les larmes de rage, de peur et de reconnaissance qu’elle sentait venir à elle. Mais elle s’accrochait à son bras comme on s’accroche à la bouée salvatrice qui vous empêche de vous noyer. Dans un souffle, alors, elle murmura : « Merci… J’ai bien cru ne pas être capable de me défaire de sa présence… » Se laissant guider, se laissant aller, elle n’avait plus guère envie de s’enfermer dans un fiacre. Interpellant sa femme de chambre, elle lui fit part de son choix de marcher… Et puis, si le blaireau les observait, dans leur dos, mieux valait donner le change jusqu’au bout et éviter de s’engouffrer, seule, dans le petit habitacle sur roues.

    Déglutissant avec peine, Lucy osa relever ses yeux clairs vers l’homme à ses côtés. « Je sais qui vous êtes… Enfin, je n’ai guère mémoire de votre nom et j’espère que vous saurez me le pardonner… Mais je me souviens de vous dans le sillage de mon frère aîné… Vous êtes le Loup, c’est cela ? »
     

    PRETTYGIRL

    Invité

    Anonymous
    Invité
    Ven 7 Juil - 21:12
    Earnest peut voir la frustration de sa renarde dans ses yeux. Il resserre un peu la pression de sa main dans la sienne comme pour lui transmettre qu'il est juste... Là. Auprès d'elle et tel le loup qu'il est, il protège sa meute.

    -En effet, je ne manquerai pour rien au monde le temps que vous accepterez de me consacrer.
    Il lui offre un sourire, bien que minime, relativement serein. 

    Il housse un sourcil à l'encontre de ce Walter, montrant à peine sa considération pour l'homme. Il lui offre juste aussi poliment que possible un hochement sec de la tête quand Lucy, de trois mots, clôt la conversation.

    C'est ainsi que leurs mains jointent se séparent. Il la regarde informer sa femme de chambre de son envie soudaine de marcher. Earnest reste juste en retrait, attendant que Lucy termine sa conversation très brève avec son aînée. Il est quand même heureux de constater qu'être en sa compagnie ne la rebute pas, pour l'instant. Même si c'est certainement pour donner le change, Walter fusillant du regard le duo. La balade des deux peut enfin commencer. Tant d'années perdues et il ne sait que dire. C'est en regardant la jeune demoiselle qu'il se rend compte que la jeune lui présente ses remerciements.

    Il arrête sa marche, juste pour la regarder, et lui dire sincèrement.
    -C'est tout naturel. De plus, j'ai promis à votre frère de veiller sur vous.

    Et il a lamentablement échoué. Mais rien ne l'empêche de commencer ce qu'il aurait dû débuter depuis la mort de celui qu'il considère comme son frère, même si c'est quelques années en retard...

    Reprenant la marche au rythme de Foxy, il se sait assez loin de Walter pour que ce dernier ne puisse ni les voir, ni les écouter à leur insu. Il peut donc exprimer les mots muets qu'il veut transmettre à sa Renarde.

    -En toute honnêteté, je vous dois des excuses. C'est pourquoi, Lucy, je m'excuse. Je n'ai pas été à la hauteur de votre défunt frère et de cette promesse qui me liait à lui et à vous... Je ne m'attends à ce que vous me pardonniez dans l'immédiat, mais j'espère qu'un jour, je pourrais arranger le mal que je vous ai causé par mon absence, assez pour que vous puissiez passer outre mes erreurs passées.

    Oui, il fera son possible pour se faire pardonner. Il est très patient donc le temps est le cadet de ses soucis. Il lui sourit doucement, d'un air assez fraternel, il l'admet. C'est un peu la sœur qu'il n'a jamais eu. Même si la concernée n'est guère au courant... Il n'oserait jamais lui en faire part, de peur de la brusquer ou qu'elle se sente offensé par cette nouvelle. Earnest le sait, il ne sera à ses yeux, que l'ami de son frère. Mais cela lui convient. L'ami du défunt pourrait avoir sa place aux côtés de la demoiselle afin de devenir son ami à elle ? Bien qu'il ne brûlera pas les étapes. Il ne s'agit pas de lui mais d'elle. De Foxy... Et pour l'instant, le seul réconfort qu'il pourra lui offrir, c'est l'écouter. Ce qu'il fit. D'ailleurs, il ne s'attendait pas à ce qu'elle se souvienne de lui. Cela fait si longtemps... Il soupire, quelle belle époque cela a été. Ses temps dans l'enceinte d'Eton a été ses meilleurs souvenirs, et c'est en ces lieux qu'il a appris beaucoup de chose sur cette société qui lui était inaccessible, incomprise. C'est avec un sourire nostalgique, qu'il lui répond.

    -Nulle excuse n'a lieu d'être, comment pourrais-je vous en vouloir ? Cela fait si longtemps... Et vous avez raison, je suis le Loup.

    Il est quand même surpris qu'elle se souvienne de ce détail. Wolf, c'est ce qu'il a toujours été pour... Sa meute, dirait-il. Le loup... Cela fait si longtemps qu'il est ce "loup" là. Lui qui depuis les champs de bataille s'est résous à n'être plus qu'un loup solitaire. Un loup, non un protecteur mais un un prédateur. Ce surnom est à la fois doux et amer à entendre. Parce que c'est un rappel constant de ses meilleurs instants, comme les pires... 

    Le silence prend place sur la ruelle. Il prend dès lors la main de lady Campbell, après avoir courbé le dos afin de déposer un tendre baiser sur la paume de la jeune femme. Il permet donc de se présenter. 
    -Laissez-moi me présenter comme il se doit. Je suis Earnest, ancien capitaine Wilde. Mais depuis peu, je ne suis qu'un modeste barman. Je suis ravi de vous rencontrer enfin, très chère lady Campbell.

    Invité

    Anonymous
    Invité
    Sam 15 Juil - 11:21


    Le Loup, la Renarde & le Blaireau
    feat Earnest Wilde

    3 juillet 1989 Au moins, elle était sortie de ce mauvais pas. Lucy avait senti sur elle l’ombre du coureur de dot et avait craint tant pour sa réputation que pour son existence. Ce n’était que temporaire, malheureusement et cela ne fit que la conforter davantage dans l’idée de demeurer derrière la porte close de la demeure des Russel. A quoi bon poindre le nez dehors si cela signifiait rencontrer d’aussi sombres personnages, se prétextant gentilshommes ? S’accrochant au bras du Loup, elle avait su tourner le dos au terrible blaireau qui ne devait plus que reprendre un nouveau stratagème pour la voir céder à ses espoirs.

    Les souvenirs des amis de Charles demeuraient flous, tout comme les souvenirs de ce passé vécu dans le bonheur et la joie. Elle peinait à se les remémorer aussi, elle préférait les laisser disparaître dans l’oubli. Pourtant, leurs visages lui demeuraient familiers, comme des proches que l’on a pu perdre de vue en raison des ans qui passent. Reconnaissante envers lui alors que rien ne le forçait à agir, elle le remercia, sans même se poser la question de ses propres intentions. Surpris, visiblement, il stoppa leur marche, forçant le regard de la blonde aux reflets cuivrés davantage marqués en cette saison à se relever vers le sien. J’ai promis à votre frère de veiller sur vous. Une promesse silencieuse que les divers membres de leur groupe avait formulée, les uns à l’égard des autres. La visite de Hawk chez les Russel l’an passé ne faisait que rappeler cela à sa mémoire, cette volonté de la voir sortir de son enfer personnel dans lequel elle se complaisait pourtant. Baissant les yeux alors que le nom de Charles n’était pas prononcé avec une sagesse certaine, elle soupira doucement. Comme elle aurait préféré qu’aucun d’eux n’aient à agir de la sorte avec elle. Comme elle aurait préféré que son monde ne s’écroule jamais.

    Reprenant leur rythme, elle ne sut que répondre à cela, à cette vérité qu’il n’avait pas même besoin d’exprimer. Et pourtant, enfonçant une porte ouverte et s’engouffrant à l’intérieur, il s’excusa à son tour. Je n’ai pas été à la hauteur de votre défunt frère. Y-eût-il quelqu’un de suffisamment bien placé pour l’être ? Pas dans son esprit. Nulle personne ne pouvait assurément prétendre prendre le relai de cette perte subie par la force et par la puissance des canons qui n’avaient que détruit la coque du navire, boulet après boulet. De plus, il aurait été bien complexe pour eux tous de tenter de percer les murailles défensives que la demoiselle avait su placer entre elle et le reste du monde. S’humectant les lèvres, elle prit une profonde inspiration. « Il n’y a rien à pardonner. Je n’avais guère connaissance de cette promesse… Et j’avais besoin de solitude alors votre absence n’a rien de blâmable. Peut-être n’avez-vous qu’échappé à mes crocs et ma langue glaciale. » On ne pouvait guère dire qu’elle avait été sociable, à l’écoute. Lucy avait été un roc impossible à briser durant plus d’un an. Alors que le triste anniversaire célébrant la fin des siens arrivait peu à peu, elle savait qu’elle avait pourtant commencé à sortir la tête de l’eau, à revenir doucement à la vie. Pas par choix, mais davantage par obligation. Pouvait-on porter le deuil toute une vie ?

    Identifiant l’homme à sa juste place dans le groupe, il lui pardonna volontiers son absence de souvenirs concernant son identité. C’était bien tout ce qu’elle avait su retenir de leurs jeux de jeunes hommes, ces surnoms que Charles ne cessait de lui répéter, ne faisait que grandir sa frustration de ne pas avoir d’appartenance à cette bande. Le Loup. Un Loup carnassier, terrifiant… En aucun cas. L’homme s’apparentait bien plus à une aide, à un sauver défendant sa meute. Une meute qu’elle avait rejoint par procuration. Finalement, laissant ses doigts se refermer sur les siens, il s’écarta doucement d’elle, la forçant à un quart de tour pour mieux lui faire face. Déposant ses lèvres avec respect sur le dos de sa main, il laissa les convenances et les manières le rattraper. Earnest Wilde. Le nom lui paraissait moins vaporeux désormais, elle qui peinait pourtant à le retrouver. Enumérant ses professions, elle haussa un sourcil intrigué. Comment pouvait-on, après une telle reconnaissance au sein des forces britanniques, se contenter d’être un modeste barman ? « Ravissement partagé, capitaine Wilde. Vous qui parliez de redevabilité, sachez que je me sens tout autant porteuse d’une dette à votre égard en raison de votre attitude chevaleresque observée plus tôt. Je comprends désormais bien mieux d’où vous la tenez, vous qui avez fait honneur à notre pays. » Il n’y avait nul sourire sur ses lèvres mes ses yeux délivraient toute la reconnaissance qu’elle ressentait.

    Penchant légèrement la tête sur le côté, elle laissa pourtant une question faire son chemin jusqu’à ses lèvres. « Une vie de barman n’est-elle pas bien lasse lorsque l’on a connu les champs de bataille ? J’imagine aisément que le chaos de la guerre n’a rien de similaire aux chants partagés dans un pub… » Et contrairement à d’autres ladies, elle se figurait bien mieux l’état d’un champ de bataille, bien que le sien ne demeurait que flashs sanglants et ténébreux.
     

    PRETTYGIRL

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